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#projet Kodama : L’extraction de sève ça existe déjà non ?

Dernière mise à jour : 29 oct. 2018

  • Oui et non. Les technologies d’extraction existantes (pour la production de sirop d’érable ou l’extraction de la sève du bouleau par exemple, voire l’extraction du latex d’hévéa) ne portent pas sur des phénomènes qui intéressent précisément notre technologie. Dans un arbre il y a deux types de sève, la sève montante qui apporte les nutriments basique depuis les racines jusqu’aux feuilles où se fait la photosynthèse (le xylème), et la sève descendante qui refait circuler les produits de la photosynthèse dans l’arbre (le phloeme). C’est la première sève, celle qui monte, qui intéresse majoritairement Néomerys, en effet le cocktail de nutriments basiques que se prépare l’arbre est un parfait milieu nutritif pour microalgues et c’est celui-ci que nous voulons valoriser sans couper l’arbre, ni nuire à sa croissance (le taux de prélèvement dépendra évidemment des essences d’arbres et de leurs âges).


  • Il ne faut cependant pas confondre cette sève montante avec celle qui est aussi qualifiée par abus de langage de « montante » pour faire des sirops : En fait en fin de l’automne les arbres comme l’érable et le bouleau stockent une grande partie de leur sève élaborée (celle qui « descend » dans les racines pour survivre à l’hiver, et au début du printemps cette sève se remet à circuler (à « remonter ») jusqu’aux branches pour déclencher le bourgeonnement et faire apparaître de nouvelles feuilles (cette sève « montante » du printemps est en fait un concentrat de sève descendante de l’été précédent…). Ce phénomène dure de quelques jours à quelques semaines seulement, et si l’extraction de ce liquide est assez aisée (un simple trou dans le tronc suffit) la composition de cette sève est trop riche pour servir de nutriment à des microalgues et ne nous intéresse pas vraiment (de par sa composition et son calendrier de disponibilité trop étroit). De plus ce prélèvement « artisanal » est souvent préjudiciable à l’arbre, en effet l’arbre a un réel besoin de ce liquide pour régénérer son feuillage, si bien qu’en en prélevant une trop grande partie (ce qui est souvent le cas dans les érablières les moins précautionneuses) l’arbre est très affaibli et il ne survit généralement pas à plus de 2 ou 3 saisons de prélèvements. Deux raisons à cela : le prélèvement trop important va dangereusement grever la production de feuilles et faire passer une mauvaise saison à l’arbre, et de plus le trou dans le tronc, s’il est mal géré par le préleveur, va conduire à des contaminations de la plante par toute sorte de virus, champignons et bactéries qui vont aussi l’affaiblir.


  • Nous sommes donc dans une situation où nous devons mettre au point un dispositif d’extraction de sève le mieux pensé possible pour extraire la sève qui nous intéresse le plus (celle qui monte). C’est possible car cela est déjà réalisé dans les laboratoires qui s’intéressent spécifiquement aux flux de sève dans les arbres (il y en a très peu), mais aucun appareil industrialisé n’existe à notre connaissance.





Et l’hévéa alors ?

  • Le cas du latex d’Hévéa est encore plus particulier, ce liquide n’a rien à voir avec de la sève, il s’agit plus d’un liquide secondaire qui protège la plante (un peu comme la résine de pin). Et sa technique d’extraction est également très préjudiciable à la plante. En effet pour récupérer le latex il faut cisailler le plant d’hévéa plusieurs fois sur sa largeur, pour faire coaguler le latex et le récolter. Ces entailles sont souvent sources de contamination et déclenche l’arrêt définitif de la croissance de la plante, qui meurt généralement après quelques prélèvements.


La sève qui vous intéresse vous l’avez testée ?

  • Il y a déjà plusieurs équipes de chercheurs dans le monde qui ont permis de déterminer les compositions approximatives des sèves montantes de diverses essences d’arbres avec leurs propres outils (souvent à partir de techniques destructrices malheureusement). Grâce à leurs travaux nous savons de source sûre que tout ce que contient la sève que nous visons est similaire à ce qui se trouve dans les milieux de croissance synthétique des microalgues que nous utilisons (azote, phosphate, un peu de soufre et de fer et divers sels minéraux). Nous testons donc quotidiennement des milieux de compositions allant de très proche à quasi identique à ce qui se trouve dans la sève des arbres.

  • Il est aussi évident que la composition en sels minéraux dépend aussi très fortement de la composition des sols, donc un résultat obtenu sur un échantillon ponctuel n’est pas particulièrement généralisable ni représentatif de tout ce que l’on rencontrera sur tous les territoires. Il n’y a pas vraiment d’intérêt à maltraiter un arbre d’un jardin public pour confirmer ce que nous savons déjà : la majorité des nutriments importants sont contenus dans la sève.


Et donc c’est faisable ou pas d’aller chercher la sève qui vous intéresse?

  • Aujourd’hui nos meilleurs robots français savent opérer la moelle épinière de la colonne vertébrale sans couper les nerfs tout autour (le robot ROSA de Medtech). Nous savons contrôler des rovers jusque dans des environnements infiniment hostiles (centrale de fukushima) ou encore à l’autre bout de la galaxie (mission Curiosity sur Mars). Nous savons construire depuis seulement quelques années des drones grand public téléguidés qui transportent quelques kilogrammes de matériel pour quelques centaines d’euros. Les meilleurs appareils photographiques ou téléphoniques ont plus de technologie dans leur boitier que la totalité des ordinateurs de la planète d’il y a quinze ans et ils coûtent de moins en moins cher à produire. En conclusion développer une technologie capable de prélever quelques litre de liquide sur un végétal sans le détruire ni le contaminer ne saurait être un challenge impossible à relever.



Nous connaissons seulement les défis qu’auront à relever nos ingénieurs sur ce sujet :

- Concevoir un outil de prélèvement stérile capable de s’ajuster sur différents diamètres de troncs, éventuellement en permettant un espace isolé de l’extérieur tout autour du point de prélèvement.

- Compenser le phénomène de cavitation pour permettre à la sève de s’écouler vers l’extérieur et empêcher l’air de pénétrer dans l’arbre et boucher les vaisseaux de sève. Pour cela il faudra pouvoir générer une pression supérieure à celle de l’intérieur de l’arbre.

- Des commandes qui permettent de contrôler le débit de prélèvement et de s’adapter aux éventuels dégâts que peut causer la faune forestière.

  • Pour passer au cran au dessus dans la maîtrise de la technologie nous devons affecter une équipe à la mise au point d’un appareil prototype de récolte non destructive de sève et tester un maximum d’essences d’arbres sur la plus grande variété de terrains possible. Ces tests ne sont, à l’heure actuelle, pas réalisables avec les moyens dont nous disposons et c’est d’ailleurs l’objet de cette campagne de dons : réunir les moyens pour monter une équipe qui se chargera de designer ces prototypes et tester les essences d’arbres sur différents terrains.

  • Evidemment que les meilleurs partenariats académiques seront lancés pour que ces développements soient les plus rapides et efficaces possibles.


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